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LES CABANES RETROUVÉES

Toutes les cabanes n’ont pas encore été inventoriées par l’ASSV. Au fur et à mesure de leur recensement des fiches individuelles seront établies et des extraits  transmis tous les 6 mois aux personnes ayant fait l’acquisition de  la plaquette "Cabanes de Villevieille retrouvées"
Plus bas vous trouverez dès maintenant quelques capitelles; le reste est à venir.

DECOUVERTE  DU PATRIMOINE DE CATET

Le contexte historique

Il y a environ 230 ans, la révolution française a modifié la vie de nos ancêtres. À cette époque l’agriculture était en crise et le gouvernement décida de morceler de nombreuses parcelles agricoles pour apaiser le monde rural. De plus le Code Civil promu par Napoléon mis en place de nouvelles règles pour les successions en décrétant l’égalité des droits des enfants. C’est ainsi que les propriétaires de Villevieille et d’ailleurs se mirent à cultiver désormais des terres de surface beaucoup plus réduite et s’attachèrent à délimiter leur bien.

 

Découverte de Catet

Catet est un quartier est de Villevieille. C’est une colline qui actuellement est largement envahie par les taillis et les bois qui possède un point culminant à 100 m. Il y a des olivettes et quelques cultures maraichères. C’est Qu’elle se concentre 27% des 100 cabanes de Villevieille.

 

Les raisons de la construction : défonçage et épierrement des sols

Les murs et clapas

Dans nos collines et plateaux, le sol était essentiellement composé de molasse calcaire (roche sédimentaire), rendant la terre assez pauvre. Il fallait donc labourer avec soin pour rendre le lieu propre à la culture en général, comme la vigne et l’olivier.
Au cours de ces travaux agricoles, les charrues devenaient plus performantes et le sol labouré plus profondément, déterrait de très nombreuses pierres appelées des Lauze.(pierres plates qui se détachent facilement). Les quantités étaient-telles qu’il fallait les évacuer, mais faute de temps ou de moyens la solution évidente a été de les stocker sur les côtés de la parcelle, dans des Clapas, ou de les utiliser pour la construction des murs de séparation peu hauts et très épais, ou de soutènement des parcelles

 

Les capitelles ou cabanes

 Une autre utilisation de ce matériau a été la construction des capitelles, qui pouvaient servir le lieu de stockage pour des outils ou des récoltes (olives), d’abri pour lutter contre la chaleur ou les intempéries, ou même y passer quelques nuits pendant les périodes d’activités agricoles intenses, sans avoir à retourner au village. Beaucoup plus rarement elles ont servi de lieu d’habitation car trop exiguës. On peut considérer que la majorité des capitelles ou cabanes a été construite au XIXe siècle (1800-1900), comme en attestent, les rares graffitis attestant les dates de construction. : 1820, 1826, 1832 etc.

 

La construction en pierre sèche

Le point commun à toutes les capitelles est, que ce sont des cabanes en “pierre sèche”, c’est-à-dire que les pierres ne sont pas reliées par du ciment, mais soigneusement empilées. En général, elles ne sont pas taillées, mais grossièrement dégrossies ou utilisées telles quelles en fonction de leur forme, après une soigneuse sélection. (On peut observer des pierres taillées constituant des linteaux ou des chaines d’angle). Les capitelles n’ont pas de toit ou de charpente en bois.

 Les capitelles étaient en général construites, peu à peu par les paysans eux-mêmes, et pour les plus belles, appartenant certainement à de riches propriétaires par des maçons professionnels spécialisés utilisant la pierre taillée et dont le style se retrouve dans plusieurs d’entre elles.

 

La fausse voute

La voûte en berceau, ou en plein cintre nécessite une technique élaborée et du matériel difficile à mettre en œuvre dans la campagne (échafaudage, cintre…)

La fausse voûte dite en encorbellement est un assemblage progressif des pierres en retrait les unes par rapport aux autres et permettant aux parois intérieures de se rapprocher les unes des autres et se terminer par une dalle sommitale unique. Les murs extérieurs indépendants de la voûte, étaient construits en même temps ; l’espace entre les deux étant comblé au fur à mesure par des petites pierres.   Cet assemblage puise aussi sa stabilité dans l’épaisseur considérable des murs (0,60 à 0,90m) car les capitelles n’ont en général pas de fondations, mais sont toujours en place.

Pour une cabane moyenne de 2 m sur 2 il fallait environ 20 tonnes de pierres et au moins 40 jours de travail

 

L’entrée de la cabane et son linteau

Un des premiers contacts que l’on a avec une capitelle est son entrée, le plus souvent sans porte et étroite. Elle caractérise l’édifice par une orientation majoritaire vers le sud. À sa partie supérieure Il y a toujours une unique grosse pierre : le linteau qui la délimite, mais qui doit supporter la masse des pierres qui sont au-dessus. De très nombreux linteaux sont d’ailleurs fendus et leur rupture peut entraîner l’écroulement de la façade. Pour parer à cela les constructeurs ont imaginé des arcs de décharge qui renvoient les forces sur les côtés.

Quel type de constructions pour les cabanes

D’une région à l’autre, d’une commune à l’autre, même très proches, le style de cabane et l’appellation ne sont pas forcément les mêmes. Les cabanes que l’ ASSV présente sont typiques des grands types de construction que l’on rencontre à Villevieille, où il y a plus de 100 cabanes répertoriées.

· À Villevieille, le tiers des cabanes est de plan quadrangulaire, et sont surmontées d’une tourelle légèrement en retrait. Celle-ci est pleine et n’a qu’une fonction esthétique.

· D’autres cabanes ont la même forme, mais sans tourelle avec un toit formant un dôme.

· D’autres enfin, peu présentes à Villevieille sont plus ou moins circulaires
 

L’abandon progressif

À partir de 1900 les cabanes, ont peu à un peu été délaissées car les chemins vicinaux étaient plus nombreux et plus carrossables, ceci réduisait les temps de déplacement et permettait l’apport de matériaux, bois de charpente et tuiles, le temps des mazets, plus spacieux, était venu.

Les éléments climatiques (gelées 1956) , les maladies (phylloxera), la modification des rendements ont poussé les agriculteurs à délaisser localement les cultures de la vigne et des oliviers. La végétation a alors commencé à envahir les parcelles abandonnées avec toutes sortes de plantes et d’arbres, notamment le pin d’Alep, les chênes verts et kermes, les lauriers tin, des lianes piquantes (ronces, salsepareille) etc.

 Les capitelles ont été transmises par héritage mais bien souvent les jeunes générations ne les ont pas considérées et ignorent même où elles se trouvent. Ce qui a conduit à une absence d’entretien sur la quasi-totalité de ces édifices, d’autant plus que les chemins d’accès ne sont plus fréquentés et s’effacent progressivement pour donner un aspect à la nature, tel que vous le découvrez aujourd’hui.

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